Oublions un instant le mot « elfe ». Il est bien évident que ce terme, utilisé en Europe du Nord pour désigner des Etres « merveilleux », n’est pas nécessairement (et pour cause) celui utilisé aux quatre coins de la planète. De la même manière les descriptions varient selon les cultures, les lieux et les époques. Toutefois, ces différences sont plus apparentes que réelles car toutes reflètent les mêmes origines symboliques.
1 – leur diversitéIl suffit de se promener dans les Encyclopédies elfiques pour se rendre compte, au fil des pages, du nombre de « races » d’elfes que l’on peut rencontrer de part le monde, quoique seule une infime minorité n’y soit décrite.
Pour tenter une classification, on les considèrera en fonction :
- de leur environnement naturel et humain
- de l’époque à laquelle leur apparition aurait été reportée.
a)Les Elfes et l'environnement.Pas besoin d’avoir lu Tolkien pour savoir que les Elfes des Bois, au teint pale et aux cheveux bruns, aiment se vêtir aux couleurs de leur forêt, c'est-à-dire généralement en brun ou en vert. Tous les témoins en sont d’accord, et ce n’est, après tout, que logique pour qui veut se dissimuler parmi les frondaisons. Certains témoignages font même état d’un épiderme qui serait ainsi pigmenté.
Pour les mêmes raisons, les Elfes vivant dans les lacs ou les fonds marins auraient un épiderme tirant vers le vert ou le bleu aquatiques. Il est d’ailleurs fait également état d’autres attributs d’origine marine.
Enfin, il est intéressant de noter que ce mimétisme ne se limite pas aux environnements naturels. Les Elfes prendraient souvent l’apparence, en tout ou partie, des populations humaines voisines. Ce fut notamment le cas de certains Elfes scandinaves, (cf. les rois des promontoires).
Evidemment, quant il s’agit de descriptions, il convient de faire attention à la fiabilité toujours sujette à caution des témoignages humains, même ceux de bonne foi, et de telles apparences pourraient être moins un choix délibéré de la part des elfes que de la tendance somme toute naturelle de nos semblables à tout humaniser.
Leur civilisation est dense, et ce sont des guerriers magiciens, très habiles.
Leur magie est associée aux 4 éléments ; vent, terre et eau et le feu.
C’est pour cela qu’ils peuvent voler, nager ou vivre sous terre, mais ils sont toujours en osmose avec la nature.
Très friands de bijoux ils les confectionnent eux même mais sont attirés plus par le métal que par des pierres. Leur société est plutôt royaliste que démocratique, un roi par peuple, considéré comme le leader au combat.
La plupart du temps ils sont représentés par des femmes, car cette race est considérée comme une race pure et gracieuse, mais ils peuvent être homme ou femme. Dans cette civilisation les deux sexes combattent avec leurs magies.
On les confond souvent avec les lutins, les gnomes ou les nains, mais se sont des êtres bons (à part les elfes noirs) qui défendent la nature.
Les elfes noirs ou elfes de la nuit sont considérés comme des êtres du mal. On connaît mal leurs origines ainsi que leurs motivations. Dans les contes de mythologie, ils sont souvent représentés avec de longs cheveux blancs, une peau brune, des yeux rouges mais suivant leurs origines ils peuvent être soit très beaux ou soit très laids.
b)Les Elfes en leur tempsRestons en Europe, champ déjà suffisamment large et (oh combien!) complexe pour notre étude.
Les descriptions dont nous disposons dépendent en grande partie de la date des apparitions. On assiste, en effet, au cours de l’Histoire à un rapetissement généralisé de l’espèce, alors qu'apparaissent et se multiplient parallèlement diverses difformités : oreilles pointues, bosses, ailes, etc.
Il n’en avait pourtant pas toujours été ainsi.
Etudions par exemple la taille des elfes.
Les premiers textes dont nous disposons ne considèrent pas un tel critère comme déterminant, bien au contraire. Non seulement on trouve des Elfes de toute taille, allant du pygmée au géant, mais il semble même qu’ils aient été capables de modifier leur stature à volonté.
Prenons quelques spécimens :
En Irlande, les Tuatha De Danann étaient réputés être au moins aussi grands que les hommes. Certains auteurs, tels Evans-Wents (The Fairy-Faith in Celtic Countries-1911), iront même jusqu’à les décrire comme mesurant plus de 4 mètres de haut !
Exagéré ? Peut-être. Il n’en demeure pas moins vrai qu’une légende du XII ème siècle, consignée par Walter Map, décrit également les "fées" (fées et elfes ont souvent été confondus) comme étant plus grandes et plus massives que les femmes humaines.
Dans un roman anglais du XIVème siècle, « Sire Gauvain et le Chevalier Vert », le dit Chevalier (membre de la Faërie) et son épouse (en l’occurrence la fée Morgane) ont une taille tout à fait normale, selon nos critères.
Et pourtant, dès cette époque, le gène du nanisme était déjà actif.
Ainsi, dès le XIIème siècle, un ecclésiastique gallois connu sous le nom de Giraldus Cambresis décrivait les Elfes comme étant « de plus petite stature» que les hommes.
La polémique fera bientôt rage entre les partisans des « grands » ou des « petits » elfes.
Au XVIIème siècle, sous Elisabeth 1er d’Angleterre, si Edmun Spencer dans « The Faerie Queene » et Lord Dunsany dans « The King of Elfland’s Daughter » dépeignent encore les elfes comme étant de taille humaine, Shakespeare et Michael Drayton les conçoivent beaucoup plus petits, à l’exemple de ceux décrits par le Révérend Robert Kirk dans son livre « La République mystérieuse… ».
Mais c'est sous la Reine Victoria, que la mode des elfes « fleurs », ailés et minuscules, atteindra son apogée.
Geoffrey Hobson, célèbre voyant de cette époque, décrivit les « Fées de Cottingley », comme étant recouvertes d’une peau brillante, comme humide, de la couleur de l’écorce et affublées (les malheureuses) de mains et de pieds disproportionnés compte tenu de leur taille.
Il écrivit notamment: « Leurs jambes étaient maigres et leurs vastes oreilles, pointues au sommet et dirigées vers le haut, avaient presque la forme d’une poire. Leur nez aussi était pointu et ils avaient de grandes bouches. A l’intérieur de cette bouche, pas de dents, pas de structure, pas même de langue, pour autant qu’il fut possible de le voir, exactement comme si tout l’ensemble était un morceau de gelée. Une petite aura verte les entourait. ».
On retrouve, dans cette description, les difformités dont les Elfes seront de plus en plus souvent victimes au cours des Ages et dont la bosse d’AUBERON ne sera que l’un des premiers et plus célèbres exemples.
Qui a parlé de « Belles Gens » ?
Ne vous fiez toutefois pas trop à ces descriptions calomnieuses de jaloux, et faites plutôt confiance au poète W. B. Yeats qui écrivait au tournant du XXè siècle: « n’allez pas croire que les "fées" sont toujours petites. Tout en elles est capricieux, y compris leur taille. Elles semblent capables de prendre toutes les formes imaginables… les fées irlandaises sont parfois aussi grandes que nous et même plus, allant jusqu’à atteindre, à ce qu’on dit, trois pieds de haut »
NB : on entendra ici le terme "fée" comme générique pour tous les habitants de Faërie.
Fin de la 1ère partie - la suite dans "Les Elfes (2ème partie)