Le chat noir : suppôt de Satan, complice des sorciers
C'est au moyen âge vers 1180 et 1233, que le chat noir est accusé de tous les maux et des pires accusations, il a un comportement étrange pour les gens peu doués de bon sens à cette époque, mais le chat reste surtout un animal incompris.
Il se voit complice de crimes imaginaires, et les païens rejettent la faute sur les chrétiens, les chrétiens sur les juifs et ainsi de suite, le pauvre chat noir est également associé à des rituels diaboliques arrangés par des sectes hérétiques.
En ce temps là ces pauvres âmes ne cherchaient pas beaucoup à comprendre ! Car ils pensaient que le diable prenait l'apparence d'un chat, et dans des écrits datant de 1230 Guillaume d'Auvergne, qui était évêque à Paris, décrivait Lucifer comme un crapaud ou comme un chat. Mais c'est surtout le chat noir qui amène le mépris et la haine des peuples, et l'origine de cette antipathie est assez lointaine, elle nous vient de Psammétique II qui était l'un des pharaons de la XXVIe dynastie (588 av.J-C.), et qui avait « écrabouillé » les statues des éthiopiens venus s'emparer illégalement de son pouvoir et il a lancé une malédiction sur l'éthiopien noir, c'est ainsi que son idée a survécu jusqu'au Moyen Age, ou le Diable est comparé à un Ethiopien. En l'an mil, le chat va soulever la colère et la haine du clergé, et plus tard un édit de Grégoire IX (pape de 1227 à 1241) relate les faits que le démon prendrait la forme d'un chat noir, et que ses disciples lui embrasseraient les parties génitales pour ensuite se livrer à la débauche en participant à une orgie.
En 1307 un évêque du nom de Coventry, ainsi que les Templiers à la même époque, furent accusés d'avoir adoré un chat noir au cour de leur procès, il en est de même dans le milieu médical où un grand médecin milanais du nom de Jérôme Cardan, prévient ses patients contre les chats noirs en leur disant que c'est un animal cruel et malin, rempli d'atrabile (bile noire que les médecins attribuaient à la mélancolie) et qui est responsable de leur mal être.
C'est ainsi que les massacres de chats ont commencé et cette représentation négative du chat noir va perdurer jusqu'au XVe siècle, en Alsace c'est le diable qui emporte ses complices, et dont l'attelage se compose de quatre chats noirs, en Ecosse au XVIIe siècle, une cérémonie barbare est donnée, elle a pour nom le Taghairm ou « le Souper du diable » et des chats sont empalés vivants puis ils sont rôtis durant deux jours. Ces pauvres bêtes vont être remplacés constamment afin que les miaulements déchirants provoquent l'apparition du démon et que ceux ci clôturent cette macabre cérémonie.
Le chat est un animal souple, silencieux, et qui maîtrise l'art de pouvoir se glisser aisément dans les maisons ou dans des endroits bien plus difficiles d'accès, plutôt nocturne il est accusé de faire le mal et de semer partout où il va des actes de sorcellerie, et à cette époque, il était même accusé d'étouffer des enfants dans leur berceau, les parents en le surprenant rouaient de coups le chat du « malin » mais les blessures n'apparaissaient pas sur son corps, mais sur celui d'une vieille femme qui selon ses dires s'était métamorphosée en chat.
Le chat, surtout le chat noir, était un ingrédient indispensable pour les « mixtures » que préparaient les sorcières, elles bourraient la peau du chat noir avec de l'orge, du froment, et de l'avoine, une fois la peau rempli de céréales elles plaçaient celle ci dans une fontaine pendant trois jours, puis les sorcières séchaient la peau du chat noir et la pilaient, cette poudre avait soit disant des effets redoutables ! Si elle était jetée du haut d'une montagne un jour où le vent soufflait très fort et qu'elle s'éparpillait sur toute la région, alors la terre deviendrait stérile et plus rien ne pousserait, alors pendant les festivités un très grand nombre de chat était torturé puis brûlé, c'est surtout dans certaines villes du nord de la France ainsi qu'en Lorraine que cette réputation de « félinophobe » était la plus connu tel que dans les villes : d'Arras, de Metz, ou encore à Ypres dans les Flandres. Ces bourreaux attendaient le solstice d'été pour pouvoir expédier les chats dans le feu du haut d'une tour, et la foule devenait hystérique à la vue de cette barbarie. Quelques rares spécimens échapperont pourtant à cette horrible fête de la St Jean, se sont les chats noirs tachés de blanc car ils sont pour eux marqués par les anges et par la main de Dieu. Jusqu'en 1733 à Metz treize chats noirs étaient encore sacrifiés et brûlés, mais ces coutumes cruelles et inutiles ne cessèrent vraiment qu'à peu près dans les années 1820.
A noter :Les Égyptiens voyaient les dieux non pas comme de simples esprits, mais comme des entités intelligentes, capables de s'incarner dans tout être ou objet. Une coupe de cristal, décorée de l'image de la déesse à tête de lion Mafdet, date d'environ -3100 : c'est la plus ancienne forme de déité représentée en Égypte. Bastet, la déesse à tête de chat, était à l'origine peinte comme un lion protecteur et belliqueux. Son image, au cours du temps, a été modifiée pour l'associer aux chats domestiques, bienveillants mais sauvages.
Les chats, en tant qu'incarnation de Bastet, était momifiés. Le respect qu'ils recevaient après la mort reflète celui qu'il inspiraient chaque jour de leur vie. L'historien grec Hérodote écrivait qu'on postait parfois un garde près du feu pour s'assurer qu'aucun chat n'irait se brûler. À la mort d'un chat, écrivait également Hérodote, la famille était en deuil et se rasait les sourcils, en signe de tristesse.